Juillet 2017
•••CITOYENS DU MONDE•••
Manifestation de pêcheurs sur l’île de Chiloé.
Océans : poubelles sans frontières
Des animaux marins échoués par milliers, une pullulation d’algues toxiques générant une désastreuse marée rouge sur les côtes du sud du Chili : c’est le résultat du rejet dans les océans de près de 5000 tonnes de saumons en putréfaction, rejet effectué en toute légalité avec l’autorisation des pouvoirs publics chiliens... Des mollusques par milliers ainsi que d’autres espèces d’animaux marins se sont échoués sur près de 300 km de plages offrant une situation dramatique pour l’activité de tous les petits pêcheurs professionnels de la région.
Un rapide retour en arrière : – Introduit par l’homme dans les eaux du Pacifique pour l’élevage il y a quelques dizaines d’années, le saumon est main- tenant victime de la bactérie Piscirickettsia qui a décimé les quatre cinquièmes des saumons chiliens en 2015. – Déversement de saumons en putréfaction entre le 14 et 28 mars 2016. – Le 21 avril, la région est décla- rée officiellement zone victime de la marée rouge. – Le 24 avril, les animaux marins morts se répandent par millions sur la plage de Cucao sur une distance de cinq kilomètres. Le déversement de ces saumons en putréfaction, associé à un usage disproportionné des anti- biotiques au Chili soit 50 000 pour 100 – cinquante mille pour cent, oui vous avez bien lu, en comparaison de ce qui est pratiqué en Norvège (sic !) comme l’écrit Le Monde – a probablement abouti à ce dramatique résultat.
Actuellement, un recours de protection a été présenté par les pêcheurs de la région et accueilli comme recevable par la Cour Suprême.
Ce recours concerne la responsabilité du Service National de Pêche, du ministère de l’Environnement chilien, de la marine chilienne et des éleveurs responsables du déversement de ces saumons.
Le Chili est le deuxième producteur mondial de saumon derrière la Norvège. Ce poisson d’élevage se retrouve dans les assiettes des consommateurs du monde entier principalement au Japon, en Russie, au Brésil ou aux États-Unis.
Et c’est bien à ce niveau que la situation se présente dans toute son absurdité : faire voyager à travers la planète des tonnes de saumon, dont la qualité sanitaire est douteuse et au détriment de la vie locale des habitants de l’île de Chiloé, est-ce vraiment raisonnable ?
La rédaction